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Points de vue sur le monde du travail

Podcast l'avenir du travail

Episode 9
Égalité et diversité

On est là pour changer la vie des gens

8 avril 2022
00:00

«Je dis souvent que les gens arrivent ici les épaules basses sans confiance en eux. Alors la personne commence à travailler et après un an ou deux, parfois plus tôt, elle change, même physiquement. Les familles nous contactent pour nous dire que ce n’est plus la même personne», raconte Gabriel Tremblay, Directeur du Groupe TAQ, un organisme à but non lucratif spécialisé dans la sous-traitance, qui favorise l’intégration socioprofessionnelle de personnes en situation de handicap.

Il nous explique comment son entreprise «change la vie des gens au quotidien».

Transcription

Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode des Voix de l'OIT,

un podcast de l'OIT où nous abordons les problèmes

et les problématiques du monde du travail,

les profondes transformations qu'il est en train de vivre

et bien sûr des effets de la pandémie.

[musique]

Nous allons aborder le sujet de la diversité dans les entreprises

et en particulier,

celui de l'intégration des personnes en situation de handicap,

de la nécessité de faire mieux et plus pour leur offrir des débouchés

professionnels et de trouver des solutions profitables

tant aux entreprises qu'aux personnes handicapées.

Aujourd'hui,

nous allons parler de ce sujet avec Gabriel Tremblay

qui est Directeur général du Groupe TAQ au Québec.

Merci Gabriel d'être avec nous.

Je suis très content aussi d'être avec vous.

Fondé en 1979, le Groupe TAQ favorise l'intégration socioprofessionnelle

des personnes qui vivent avec des limitations,

des personnes en handicap.

Il emploie plus de 500 personnes, dont 70 % vivent avec une limitation.

Gabriel, avant de nous raconter ce que fait le Groupe TAQ,

racontez-nous un petit peu votre parcours.

Parce que je sais que ça fait très longtemps

que vous vous occupez des personnes avec handicap,

racontez-nous un peu comment vous avez décidé de vous dédier à ça.

Effectivement, ça va trahir mon âge un peu.

J'ai débuté ma carrière au gouvernement fédéral ici, au Canada.

Après cinq ans, j'ai réalisé que je n'étais vraiment pas à ma place,

c'était ma résolution du premier janvier 1989 de quitter le gouvernement.

Vous vous souvenez vraiment de la date,

c'est vraiment un moment important pour vous.

C'était une résolution du nouvel an.

Je ne savais pas trop ce qui allait me passionner,

puis je vois dans le journal local dans une petite localité de l'Est du Québec

une offre d'emploi de directeur général d'une entreprise adaptée

à Mont-Joli et j'ai dit :

« Waouh. C'est que je veux, faire des affaires à des fins sociales. »

J'ai posé ma candidature, puis ils m'ont fait confiance.

J'avais 26 ans à l'époque.

Quel waouh dès le Jour 1,

je me suis rendu compte que j'étais déjà à ma place.

Qu'est-ce qui vous a attiré ?

C'était le challenge,

c'était le fait que ça n'existait pas vraiment, je crois, au Québec,

ce genre d'entreprise ?

Qu'est-ce qui vous a attiré, c'est quand même quelque chose de difficile ?

Oui, c'était assez nouveau au Québec.

Le modèle des entreprises adaptées était inspiré

de ce qui se faisait en Belgique et en France ;

Docteur Lazure, ici, au Québec, s'était inspiré de ça.

Les entreprises adaptées, c'étaient assez embryonnaires,

c'étaient plus des ateliers de travail à l'époque que des véritables entreprises

d'économie sociale comme aujourd'hui.

Ce qui m'attirait, c'était vraiment de--

probablement, j'ai hérité ça de ma mère, de trouver un sens,

comment aider l'autre d'avantage.

C'est sûr qu'avec le temps, on réalise qu'elles sont

nos forces et nos faiblesses.

Je réalise que je suis vraiment un entrepreneur,

je suis un fonceur, puis [?] des entreprises adaptées.

Parce qu'une entreprise adaptée, c'est une véritable entreprise.

Il faut saisir les occasions d'affaires, il faut vraiment faire les investissements

pour améliorer la productivité comme toute entreprise,

mais tout ça, la finalité, c'est vraiment d'intégrer le mieux possible

et le plus possible de personnes en situation de handicape.

Ça, c'est ce qui me passionne encore aujourd'hui.

Pourquoi ça me passionne ?

Parce que c'est un waouh à tous les jours,

les employés nous le rendent par des sourires.

Quand on respecte des gens qui ont toujours été exclus

dans leurs parcours scolaire et professionnel,

qui ont eu des échecs et tout d'un coup, dans un milieu comme ici,

Groupe TAQ ou d'autres entreprises adaptées vont leur dire :

« On t'accepte comme tu es avec-- »

On ne leur dit pas comme ça évidemment.

« On t'accepte comme tu es avec tes capacités

même si elles sont limitées. »

Ces gens-là nous le rendent parce qu'ils se sentent bien et en sécurité,

ils se sentent respectés et ça fait que votre travail est formidable.

Être un entrepreneur, mais aussi aider les autres,

c'est donc ce que vous faites au Groupe TAQ

depuis neuf ans maintenant.

Le Groupe TAQ est un organisme à but non lucratif

qui s'occupe essentiellement de la sous-traitance.

Racontez-nous un petit peu comment ça marche ?

Effectivement, dans mon parcours après 20--

Quand j'ai quitté l'entreprise de Mont-Joli, j'ai été quand même 21 ans PDG

du réseau des entreprises adaptées qui compte une quarantaine

d'entreprises ici, au Québec.

Vous allez comprendre après pouquoi je fais ce détour-là.

C'est que ça m'a permis de connaître--

je connais l'ensemble des entreprises adaptées au Québec.

Ça m'a permis aussi de visiter plusieurs entreprises en Europe,

en Belgique, en France, entre autres.

J'ai eu plusieurs belles expériences à gauche et à droite.

Quand j'ai reçu un appel pour relancer Groupe TAQ qui venait

de perdre beaucoup d'argent en quelques années, j'ai dit :

« Oui, j'accepte le défi. »

Groupe TAQ à ce moment-là était dans le secteur du papier,

un secteur en décroissance.

Dans une entreprise adaptée, l'activité économique,

quelque part, c'est secondaire.

Parce que si l'activité économique est en déclin,

il faut simplement aller inventer une autre,

dénicher vraiment un secteur qui va nous permettre de réaliser notre mission.

Avec ce que j'avais fait en Belgique et en France principalement,

j'ai proposé un plan pour faire un virage à la sous-traitance alimentaire,

entre autres, virage qu'on a entrepris déjà en 2014.

On avait 180 employés à l'époque et vraiment un très, très bel accueil,

on fait maintenant la sous-traitance pour plusieurs belles entreprises

dans la région dans le chocolat,

on en a aussi la fabrication de base, santé, entre autre.

On fait de la sous-traitance aussi dans des entreprises d'électrique,

des entreprises pharmaceutiques,

donc c'est tout ce qui a le potentiel de créer un emploi.

On qualifie nos clients, ce qui nous permet maintenant

de supporter près de 500 emplois dans nos deux usines au Québec.

Ces personnes que vous employez, quels genres de handicap

ont-elles et comment avez-vous adapté vos méthodes

de production pour qu'elles puissent travailler efficacement ?

C'est une question très large, on pourrait en parler pendant

toute une journée. Ici, on n'a pas autant de temps.

Juste au niveau de méthode de production, c'est sûr qu'au départ, quand un client

cogne à notre porte, qu'il recherche de la sous-traitance,

la première étape, c'est vraiment de qualifier le client potentiel,

parce qu'on veut s'assurer qu'on va être en mesure de réaliser le contrat

avec des gens dont la productivité est limitée et que souvent

toute l'équipe d'ingénierie vont décortiquer le travail.

Souvent, la tâche entière,

la personne ne pourra pas seulement la réaliser,

mais elle la décortiquera en réfléchissant à des méthodes de travail différentes,

alors on est en mesure de dire oui ou non à un contrat.

Vous adaptez le travail aux handicaps ?

Effectivement, à la capacité de la personne. C'est effectivement ce qu'on fait.

Puis, vraiment, on a fait un vrai succès.

Quand les entreprises viennent nous voir,

après ils comprennent.

Ils nous trouvent très ingénieux dans la façon qu'on a le bon mot ;

c'est vraiment de décortiquer tout le travail pour ne pas mettre

des gros effectifs.

C'est sûr que ce n'est pas la force du nombre.

C'est certain que ça prend assurément plus de travailleurs pour réaliser

la même production ou productivité. L'importance, c'est quoi ?

C'est qu'on réalise le produit, qu'on réalise le service,

c'est qu'on est capable de le faire.

Votre première question est liée à ce qu'on fait pour intégrer ces gens-là,

pour assurer qu'ils seront bien.

Quand les gens arrivent chez Groupe TAQ ici,

la première journée est vraiment importante,

parce qu'on n'a pas de chance de faire une première bonne impression.

La personne est vraiment supportée, elle est présentée à son équipe,

tout au long de la journée, on va s'assurer que tout va bien.

Chez Groupe TAQ, on a structuré l'organisation entre autres.

Au niveau des ressources humaines, on a mis en place un service offert

par deux agents d'intégration.

Ces gens-là, c'est vraiment leur rôle, chaque jour,

100 % de leur de leur temps, de s'assurer que nos travailleurs

sont à leurs places, sont bien, ils n'ont pas de frustration,

ils n'ont pas de mauvaises interactions avec leurs collègues.

Ça, c'est un service qu'on a mis en place, il y a cinq ans, qui est vraiment--

On a commencé par un agent d'intégration, on est rendu à deux,

puis on pense maintenant même en embaucher une troisième personne

pour être capable de bien offrir les services humains à nos travailleurs.

J'imagine que vous avez aussi adapté vos installations ?

Oui, c'est sûr que le volet installation--

Je n'ai pas répondu à une de vos questions.

Vous avez dit : « Quelle sorte de limitation ou de handicap

dont les gens peuvent avoir pour travailler ici ? »

C'est vraiment tout type de limitation qui fait en sorte que la personne

ne soit pas concurrentielle sur le marché du travail.

Si dans la PME, la petite entreprise voisine d'ici,

la personne, après trois semaines, un mois, ça ne fonctionne pas bien

parce que ça prend trop de supervision,

il y a de bonnes chances que sa place soit ici à l'entreprise adaptée.

Ce qui fait que quelqu'un, exemple, qui a baccalauréat en administration,

qui est en fauteuil roulant,

ne viendra pas nécessairement travailler chez Groupe TAQ,

parce qu'il est capable d'être compétitif en entreprise privée.

Ce qui fait qu'au niveau de l'adaptation des locaux--

Oui, tout est adapté à 100 %, on a des ascenseurs,

tout est prévu pour ça.

Sur les 350 personnes en situation de handicap,

on a peut-être une quinzaine de personnes en fauteuil roulant.

Ça vous donne une idée que c'est davantage des gens

qui ont des déficiences intellectuelles,

problèmes de santé mentale, troubles du spectre de l'autisme,

des gens vraiment qui, en raison de leurs limitations,

ne sont pas compétitifs sur le marché du travail.

Il y a quelque chose d'intéressant que je peux vous parler aussi,

qu'on leur offre, on offre l'école ici au lieu de travail.

Oui, j'allais vous demander.

Vous offrez aussi des activités parallèles ?

Oui, effectivement.

On a été inspiré par une entreprise adaptée à Sherbrooke qui a lancé ça,

il y a environ 11 ou 12 ans.

Dès que je suis arrivé ici, j'ai mis ça en place.

C'est qu'on fait une entente avec la Commission scolaire,

donc une école aux aides spécialisées pour la formation aux adultes,

qui délèguent deux des enseignantes,

qui sont ici chez Groupe TAQ à plein temps.

On sort nos travailleurs de la production et ils sont en cours une heure

par semaine avec des enseignantes. Ils ont un suivi également.

Ce qu'on leur offre, c'est quoi ?

C'est vraiment tout le savoir à utiliser les--

du soutien à comment gérer les conflits,

comment interagir avec ses collègues, gérer le stress, enfin,

toutes les choses qui vont faire en sorte qu'on aide justement

à faire grandir nos travailleurs.

L'alimentation, c'est vraiment important.

Est-ce que nos travailleurs ont tous la chance de bien manger

quand ils sont à la maison ?

Alors, ce qu'on a mis en place ici depuis 2018,

c'est une cafétéria qui est vraiment opérée par deux chefs,

avec une brigade de travailleurs aussi avec limitations,

qui offre un rapport à nos travailleurs à prix vraiment modique.

Ce qui fait que ça nous permet de leur offrir un repas équilibré,

au moins un par jour.

Ils ont même la chance de pouvoir partir avec un autre repas en soirée

pour la maison s'ils le souhaitent.

Ça, je m'étais inspiré d'entreprises en Belgique qui faisaient des services

de repas à leurs travailleurs.

On essaie de mettre les meilleurs.

Tout est vraiment adapté.

Où trouvez-vous ces travailleurs ?

Est-ce que c'est difficile ?

Est-ce qu'au contraire, vous avez beaucoup d'offres ?

Comment ça se passe pour l'embauche ?

Je vous dirais que globalement, ça va bien si on--

Exemple, je fais un projet pour créer cinq, dix emplois à nouveau.

On va retrouver les personnes assez rapidement.

Il y a des organismes qui sont en soutient aux entreprises adaptées au Québec,

ce qu'on appelle les CSMO.

C'est certain que si je voulais--

Je dis « je », mais au fond, si Groupe TAQ voulait embaucher 40 personnes

de coup sec, ce sera assez difficile.

Comme dans plusieurs pays, on a nos contraintes administratives.

C'est difficile de rejoindre toutes les personnes,

ceux atteints de handicap,

pour les inviter à venir faire une expérience de travail chez nous.

Je vous donne une idée.

Au Québec, il y a encore 120 000 personnes handicapées

qui sont sur l'aide sociale. C’est beaucoup de personnes.

Moi, j'estime qu'entre 5 et 10 % de ces gens-là ont un réel potentiel

de travailler en entreprise adaptée, mais ce n'est pas facile de les rejoindre.

On ne peut pas leur envoyer un courrier pour dire :

« Bienvenue chez nous. Faites une expérience de travail. »

On pourrait en faire beaucoup plus, mais ça demandera une volonté

politique plus grande pour créer des milliers d'emplois additionnels

dans les entreprises adaptées.

Racontez-nous un petit peu le profil de ces 350 employés en situation de handicap.

Est-ce que la plupart, ça fait longtemps qu'ils travaillent chez vous ?

Est-ce que vous les avez vus évoluer ?

Vous les avez vus justement changer du fait qu'ils ont pu avoir un travail

qu'ils n'auraient pu avoir nulle part ailleurs ?

Comment ça se passe ?

Oui, assurément, avec tout le support qu'on offre au travail,

la confiance qu'ils prennent en travaillant chez nous.

Je dis souvent cette phrase-là,

mais c'est tellement une phrase réelle où on voit déjà qui arrivent ici

au Jour 1 les épaules basses, vraiment, les gens,

ils n'ont pas confiance en eux et on leur dit :

« On va t'offrir une expérience de travail. »

La personne commence à travailler étant en probation, après, obtient sa permanence.

Un an, deux ans, trois ans plus tard et même avant, la personne,

physiquement parlant, change.

Elle a confiance en elle, elle nous parle, elle se fait des amis ici.

Les familles nous contactent pour dire :

« Qu'est-ce que vous avez fait à notre jeune qui n'est plus la même personne. »

Ici, le credo qu'on se dit, c'est : « On est là pour changer la vie des gens. »

On le fait réellement au quotidien.

Ça a un impact aussi sur tous les employés qui viennent.

Ils ne sont pas seulement des personnes avec des limitations,

mais des gens qui sont à la comptabilité, il y a qui sont aux ventes,

il y a qui sont à la production.

Ces gens-là, ce n'est pas compliqué, Groupe TAQ leur offre un « waouh. »

C'est ce qu'on recherche aujourd'hui,

une valeur ajoutée à notre travail et d'être capable de voir l'impact

de notre travail auprès des individus.

C'est une richesse extraordinaire,

ce qui fait en sorte que les gens restent longtemps chez Groupe TAQ,

qu'on a un taux de roulement très, très bon.

Tous nos employés nous soutiennent et on en est très, très fier.

Évidemment, il faut bien les rémunérer,

il faut bien leur offrir des belles responsabilités,

il faut aussi les considérer.

Ça, on le fait à plein temps, mais en plus,

ils ont l'occasion de voir l'impact de leur travail auprès des travailleurs.

Ça, c'est une belle richesse.

Entre le moment où vous avez commencé à vous occuper

des personnes à handicap, il y a maintenant plus de 30 ans,

maintenant, il y a quand même une plus grande sensibilisation

sur ce sujet. J'imagine que cela a quand même facilité votre tâche ?

Aucun doute. Vous avez parfaitement raison.

Je vais un peu raconter une anecdote sans nommer le nom de l'entreprise.

Un jour, j'étais à Mont-Joli, on fabriquait un produit pour

une grande entreprise nord-américaine, vraiment,

ça faisait travailler à peu près de façon permanente une vingtaine de personnes.

Un jour, je parle de ça à l'acheteur, puis il me dit :

« Écris-moi une lettre pour me confirmer ça.

Je vais transmettre ça à la haute direction. »

Alors, j'ai écrit une lettre pour dire :

« Je suis vraiment content que vous mentionniez que vous faites

travailler 20 personnes handicapées dans la région du ... »

mais croyez-le ou non, du jour au lendemain,

on a reçu des commandes de cette entreprise-là.

Ça, c'était il y a 30 ans.

Cette même entreprise-là, aujourd'hui, on fait affaire avec elle

et elle met en valeur le fait de travailler avec une entreprise comme nous.

Voyez-vous l'évolution.

Autrefois, probablement qu'on a suscité une crainte que la qualité

ne soit pas au rendez-vous.

Alors qu'aujourd'hui, on a fait une fierté.

Parce que toutes les grandes autres entreprises maintenant essaient

d'appliquer des concepts ESG,

des concepts d'économie sociale et la bonne gouvernance,

[?] à ça la sous-traitance et tout ce qu'ils peuvent faire

au niveau social,

entre autres les personnes handicapées et là, quand ici, au Québec, au Canada,

on vit une rareté de la main-d'œuvre comme on n'a jamais eu.

Le taux de chômage, ici, dans la région du Québec,

c'est à peine 3 %.

Je me demande si ce n'est pas plus bas que ça.

La conséquence, c'est que le téléphone sonne,

plusieurs entreprises ne savent plus quoi faire pour produire,

ils nous demandent de l'aide.

Le téléphone sonne,

ça nous donne beaucoup plus de choix pour pouvoir faire des partenariats.

Oui, le contexte est beaucoup plus favorable qu'il y a 30 ans, assurément.

Même si le contexte est favorable, que voudriez-vous qu'il se passe

pour qu'il y ait maintenant des entreprises qui soient plus comme la vôtre ?

Que faudrait-il ?

Faudrait-il plus de mesures de la part du gouvernement ?

Faudrait-il que les gens se rendent plus compte,

qu'il y ait plus de facilité ?

Quelle serait la chose la plus immédiate que vous pensez

qui pourrait faire vraiment avancer les choses ?

C'est certain que si j'étais le ministre de l'Emploi au Québec,

la première chose que je ferais, je commencerais par fixer un bel objectif,

dire : exemple « On va créer en cinq ans, 2 000, 3 000, 5 000 emplois

pour les personnes handicapées. »

Ça ferait en sorte qu'on mobiliserait plusieurs acteurs

tant au niveau de trouver une façon d'attirer les travailleurs,

de leur dire : « Venez tenter une expérience de travail. »

On viendrait soutenir des entreprises comme Groupe TAQ

qui ont des projets de partenariat avec d'autres entreprises.

de mobiliser plusieurs acteurs économiques, sociaux,

des groupes pour les personnes handicapées également.

Après cinq ans, si on atteint 3 000, 4 000, 5 000 salariés, c'est 3 000, 4 000 familles

à qui on aura changé vraiment la vie.

Parce que ces gens-là, en travaillant, on leur donne de la dignité.

Quand on se retrouve à Noël puisqu'on parle, la parent dit :

« Il me manque. Qu'est-ce qu'on se fait de bon ? »

c'est pas mal plus agréable de dire qu'on travaille pour une entreprise

qui nous respecte et qu'on travaille sur des produits,

qu'on crée que de dire : « Je ne fais pas grand-chose. »

C'est ma façon de voir les choses.

Voilà. Merci beaucoup Gabriel Tremblay, PDG du Groupe TAQ,

pour ce témoignage, pour cet incroyable histoire d'intégration des gens

ayant un handicap.

-Merci Gabriel. -Merci à vous.

Nous avons parlé avec Gabriel Tremblay, directeur général du Groupe TAQ au Québec,

de l'inclusion des personnes en situation de handicap

dans l'univers professionnel.

Nous continuerons à parler des changements dans le monde du travail

dans les prochaines semaines.

Pour l'instant,

au revoir et à bientôt pour un prochain épisode des Voix de l'OIT.

[musique]

Gabriel Tremblay et son équipe.

Gabriel Tremblay et des membres de son équipe.