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Photo: UN Photo/Stuart Price
Egalité des genres

Cinq étapes pour aider les femmes entrepreneurs à surmonter le clivage entre les sexes dans l’entrepreneuriat

Les femmes entrepreneurs restent généralement bloquées au bas de la chaîne de valeur, tandis que leurs homologues masculins font plus de profits en haut de cette chaîne. L’OIT a mis au point un modèle en cinq étapes pour aider les femmes à surmonter ce clivage entre les sexes dans l’entrepreneuriat.

Dans n’importe quelle ville ou n’importe quel village de mon pays d’origine, la République démocratique du Congo, vous trouverez une multitude de salons de coiffure, la plupart dirigés par des femmes. Elles y font essentiellement des tresses, des coupes et d’autres coiffures, mais les vrais profits sont ailleurs. Leur entreprise reste sur un plateau, sans jamais vraiment progresser.

Ailleurs, de petites usines fabriquent les produits capillaires utilisés par ces femmes entrepreneurs. La plupart de ces usines sont détenues et gérées par des hommes, qui ont trouvé un moyen d’exploiter des segments plus lucratifs de la chaîne.

Ce clivage entre les sexes dans l’entrepreneuriat est présent dans de nombreuses régions du monde: les femmes sont coincées au bas de la chaîne de valeur ou se concentrent dans des secteurs traditionnellement féminins et peu rémunérateurs.

Une travailleuse s'occupe du petit magasin de son groupe céréalier en Éthiopie.

Une travailleuse s'occupe du petit magasin de son groupe céréalier en Éthiopie.

© Kelley Lynch/USAID Ethiopia

Prenez la Somalie par exemple. En tant que responsable technique de l’équipe chargée du programme de Développement de l’entrepreneuriat féminin (WED) de l’OIT, j’ai passé du temps avec des Somaliennes entrepreneurs, actives dans la chaîne laitière. Ces femmes possèdent une ou deux vaches et vendent le lait au marché ou dans les rues de la capitale, Mogadiscio. La plupart d’entre elles n’envisagent pas de se lancer dans d’autres activités plus rentables, notamment parce que la production laitière est une activité traditionnellement féminine qui se transmet de génération en génération.

J’ai rencontré des entrepreneurs dans le secteur plus rentable des énergies renouvelables en Somalie, dominé par les hommes, dont la plupart n’envisageraient pas de travailler dans le secteur laitier, considéré comme un «travail de femmes».

Charleine Mbuyi-LusambaResponsable technique, Développement de l’entrepreneuriat féminin (WED)

Notre objectif, au sein de l’équipe WED, est d’aider les femmes à «ajouter de la valeur» aux entreprises qu’elles possèdent peut-être déjà dans des secteurs essentiels et dominés par les femmes, et de les encourager à se lancer dans des secteurs plus lucratifs, souvent de croissance et dominés par les hommes. Pour cela, nous avons mis au point un modèle d’amélioration des entreprises en cinq étapes:

  • Recenser et évaluer les meilleurs secteurs dans lesquels les femmes peuvent créer et développer leurs entreprises. Parmi ceux-ci figurent les secteurs où les femmes sont déjà très présentes et ceux qui sont traditionnellement dominés par les hommes, dans lesquels on peut encourager les femmes à se lancer.
  • Apporter un appui personnalisé aux entreprises, y compris des formations à l’entrepreneuriat, à la gestion de la continuité des activités et aux compétences non techniques, qui répondent aux besoins des femmes et des hommes. En travaillant avec les organisations locales d’aide aux entreprises, nous nous assurons que ces services sont maintenus et restent disponibles même après l’achèvement des projets.
  • Aider les femmes d’affaires à accéder aux marchés en travaillant avec le secteur public et le secteur privé pour promouvoir des politiques de recrutement et d’achat qui profitent aux entreprises détenues et dirigées par des femmes et les incluent, et en aidant les femmes entrepreneurs à remporter des appels d’offres, en leur donnant des informations sur le marché et en les aidant à se conformer aux normes et aux exigences.
  • Faciliter l’accès au financement en ouvrant aux femmes entrepreneurs différentes possibilités en la matière, dont les institutions financières conventionnelles, mais aussi des mécanismes de financement moins conventionnels, tels que les investisseurs visant un impact social.
  • Donner plus de voix aux femmes entrepreneurs et renforcer leur représentation en créant des réseaux de soutien entre pairs et en facilitant leur participation aux principales associations et plateformes. En développant leurs compétences non techniques et en renforçant leurs réseaux, l’objectif est également de donner aux femmes entrepreneurs les moyens d’agir et de les encourager à développer leurs activités et à se lancer avec succès dans des secteurs dominés par les hommes.

Le 19 novembre marque la Journée de l’entrepreneuriat féminin, qui met en avant les réalisations de centaines de milliers de femmes chefs d’entreprise dans le monde. Cette journée est aussi l’occasion de réfléchir aux problèmes auxquels ces femmes doivent faire face et à la façon dont elles peuvent surmonter le clivage entre les sexes dans l’entrepreneuriat.

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