[musique]
-Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode des Voix de l'OIT.
Un podcast de l'OIT qui aborde les questions et les problématiques
du monde du travail et les profondes transformations
qu'il est en train de vivre.
Aujourd'hui, nous allons parler de l'économie sociale et solidaire.
Décrite parfois comme un troisième secteur,
il n'y a pas encore de définition universellement reconnue
pour l'économie sociale et solidaire.
Il ne s'agit ni du secteur privé ni du secteur public,
mais d'une approche dans laquelle les activités
et les projets économiques sont fondés sur le principe de la solidarité.
L'une des formes les plus connues d'activité de l'économie solidaire
est la coopérative.
Il s'agit d'entreprises qui sont détenues, gouvernées et gérées par leurs membres.
Pour mieux comprendre l'économie sociale et solidaire,
nous avons invité dans ce numéro de podcast
la directrice de l'ONG Partenariat France & Afrique
pour le Codéveloppement, PFAC.
Pauline Effa est en ligne depuis Yaoundé, au Cameroun.
Bonjour Madame Pauline Effa.
-Bonjour Monsieur Kouassi.
-Pouvez-vous nous présenter brièvement votre ONG ?
-Oui.
Notre ONG Partenariat France & Afrique, c'est une ONG qui est née en France,
régie par la loi 1901, une association donc,
et qui a fait du chemin.
Elle a été créée en 1989
et depuis lors,
elle travaille dans le domaine de l'économie sociale et solidaire.
Moi, je représente cette ONG pour l'Afrique,
mais avec une base au Cameroun.
-L'ONG présentée, pourriez-vous Madame Pauline Effa
à votre manière, nous définir ce qu’est l'économie sociale
et solidaire ?
-Oui, comme vous le dites si bien, je vais la définir à ma manière.
Je dis souvent que l'économie sociale et solidaire, pour nous Africains,
c'est le développement d'une alternative qui nous permet de reprendre
notre développement par le bon sens.
Par le bon sens, c'est-à-dire à partir des territoires,
du bas vers le haut.
L'économie sociale et solidaire, c'est une économie,
parce que c'est toute une économie, qui nous permet
de construire de manière inclusive les communautés
pour mieux prendre en compte les questions de développement.
-Comme vous venez de le dire, vous avez à vous une façon
de définir l'économie sociale et solidaire.
Depuis que votre ONG est créée, avez-vous des résultats ?
Parlez-nous-en.
-Les résultats sont palpables aujourd'hui.
C'est-à-dire que depuis que notre ONG s'intéresse
au secteur de l'économie sociale et solidaire,
nous avons proposé un modèle de structuration,
et cette structuration commence dans les territoires.
Aujourd'hui, cette structuration a permis d'impacter la politique gouvernementale
du Cameroun, ce qui fait que nous avons aujourd'hui structuré
toutes les communes
dans six régions du Cameroun.
Le Cameroun en compte dix, donc six régions sont déjà structurées.
Le Cameroun a 360 communes.
Nous avons des réseaux locaux de l'économie sociale
et solidaire dans 288 communes aujourd'hui.
Ça, c'est palpable.
Une fois qu'on l'a fait,
on est confronté à des défis qu'on évoquera ultérieurement.
-Vous parlez donc de structuration.
Qu'entendez-vous par structuration ?
Vous avez structuré des communes, vous avez dit, 6/10.
C'est bien cela ? -Oui.
-Que faut-il mettre dans le mot structurer ?
-Je crois que vous l'avez dit dans l'entame de cette émission.
Vous avez parlé des dynamiques coopératives.
Pour nous, la coopérative, c'est l'entreprise par excellence
de l'économie sociale et solidaire.
C'est sur la coopérative que nous avons basé notre structuration.
Parce qu'il faut que je vous dise une chose,
on ne peut pas parler réellement d'économie sociale
dans les pays qui sont les nôtres,
qui sont minés par l'aide au développement.
Si on veut développer une alternative économique,
il faut d'abord commencer par structurer le milieu.
Structurer le milieu, ça veut dire structurer les communautés,
structurer les acteurs
au sein de leurs communautés dans des activités qu'ils mènent déjà.
C'est pour ça que la structuration est basée sur la mise en place
d'un réseau local de l'économie sociale.
Nous appelons ça la structuration horizontale.
C'est la dynamisation d'un territoire à partir des activités que mènent les gens
dans ce territoire.
Qu'est-ce que nous faisons ?
Nous invitons, nous proposons aux acteurs locaux,
au sein de leurs communautés, de se mettre en coopérative
dans les différentes filières
auxquelles elles s'adonnent dans leurs territoires.
Vous avez des territoires,
des communes qui ont aujourd'hui 45 coopératives.
Parce que toutes les activités que mènent les gens
sur le territoire sont susceptibles d'être mises en coopérative
pour ne pas que les acteurs y trouvent un intérêt
pour peu qu'ils en ressentent le besoin.
C'est cela que nous appelons structuration horizontale
au niveau
du territoire.
Après, nous allons avoir des structurations verticales.
C'est-à-dire qu'on va commencer par rassembler ces coopératives-là,
et ces RELESS même en APESS au niveau, soit des départements
plus hauts des régions,
pour qu'on puisse avoir un réseau national de l'économie sociale et solidaire.
-Madame Effa Pauline, quand je vous écoute,
vous avez lâché le mot "travailler"
avec des coopératives’’.
Vous travaillez avec combien de coopératives exactement au Cameroun ?
-C'est difficile de répondre à cette question
parce que le mouvement coopératif n'est qu'en train d'être mis en place.
Vous savez, les coopératives, dans nos pays francophones,
fonctionnent un peu de manière éparse.
C'est-à-dire que chaque coopérative fait sa petite cuisine dans son coin,
et ça ne fait pas mouvement, ça ne fait pas sens.
La structuration consiste parce que comme vous devez le savoir,
nous avons l'opportunité de la loi OHADA sur les sociétés coopératives.
Cette loi OHADA nous donne un regard d'entreprise collective
sur la coopérative.
Ce qui n'était pas le cas avant pour nos pays africains.
Avant, la coopérative était noyée dans un système associatif
et ça ne faisait pas vraiment impact.
Aujourd'hui, nous sommes d'abord en train de constituer
ce tissu coopératif qui va permettre d'amener
les gens à travailler de manière un peu cohésive
sur un territoire donné.
Ça permet aussi de procéder à l'inclusion de ces personnes à travers les activités
qu'elles mènent.
L'avantage que nous aurons avec ces coopératives,
c'est qu'une fois qu'une personne dite informelle--
C'est vrai que je n'aime pas trop le thème.
Une fois qu'une personne dite informelle intègre
la coopérative, elle a déjà commencé sa démarche
vers la formalisation.
Parce que la coopérative lui confère un statut,
la coopérative porte tout le poids de la légalisation de son activité
pour qu'elle sorte de l'informel.
-Madame Pauline Effa, vous travaillez avec beaucoup de coopératives.
Vous avez également dit hors micro que vous avez formé
un réseau de maires au Cameroun
pour la promotion de l'économie sociale et solidaire
au niveau local.
Vous pouvez nous donner quelques exemples de réussite dans ce réseau ?
-Oui. L'exemple de réussite du réseau c'est qu'actuellement
nous avons déjà des communes qui signent des collaborations avec le réseau local,
le RELESS de leur territoire.
C'est-à-dire que le RELESS, c'est une dynamique d'économie sociale.
Il faut le considérer ici comme un partenaire économique
de la commune.
Parce que la commune peut se baser sur la collaboration
avec son réseau pour créer des richesses de façon endogène,
en dynamisant le territoire et en valorisant le potentiel
dont regorge son territoire.
Je crois que le premier fait d'armes tient au fait que ces RELESS-là
peuvent déjà conventionner avec leurs communes
pour mener des actions communes
et booster le bien-être et l'économie locale.
-On voit votre passion pour l'économie sociale et solidaire,
Pauline EFFA, mais comment vous vous impliquez
dans les discussions au niveau national concernant l'économie sociale
et solidaire ?
Comment est-ce que vous vous y impliquez ?
-Oui, nous nous impliquons.
D'ailleurs, nous sommes partenaires, nous avons signé une convention
avec le ministère de l'Économie sociale, le ministère des Petites
et moyennes entreprises, de l'Économie sociale et de l'artisanat.
Nous les accompagnons et nous collaborons bien
parce qu'ils s'impliquent aussi dans les démarches
que nous menons au cœur des territoires.
Nous avons participé activement à l'élaboration de la loi
sur l'économie sociale.
Vous parliez du réseau des maires pour l'économie sociale,
il n'y a pas que le réseau des maires.
Il y a aussi le réseau des députés pour l'économie sociale.
Ces réseaux-là ont aussi été mis en place pour nous aider à porter le plaidoyer
pour que la loi sur l'économie sociale soit votée.
Pour vous dire un peu la difficulté, la loi a été élaborée en 2010
et elle n'a été votée qu'en 2019, c'est voire un peu.
Il a fallu faire appel à ces élus du peuple pour qu'ils s'organisent aussi
et qu'ils nous aident à porter le plaidoyer.
Nous participons aussi aux Journées de l'économie sociale qu'organise
le ministère tous les deux ans.
Nous animons ces journées-là.
Nous mobilisons les RELESS, toutes ses entités structurées.
Nous les animons pour participer à ces journées-là et pour faire voir
ce qui se fait dans les différents territoires.
En ce moment, nous travaillons avec le ministère
du commerce pour proposer une alternative à l'inflation ambiante sur le concept
des marchés coopératifs qui naît justement de ces dynamiques-là.
Voilà un peu des activités.
Il y en a d'autres.
Voilà des activités que nous menons en ce moment.
Nous sommes au point où nous menons des activités concrètes.
-Beaucoup d'activités sur le terrain.
Comment les communautés locales,
perçoivent, accueillent vos activités sur le terrain ?
-Je pense que les communautés locales, ça a été difficile au début
parce qu'il fallait le temps de la compréhension.
Il fallait qu'elles comprennent.
Vous savez, quand vous revenez au XXIᵉ siècle parler de coopératives
à des communautés qui ont vu les coopératives péricliter
dans leurs communautés, parce qu'il faut le dire,
on a eu de vraies coopératives en Afrique francophone à un moment donné,
et ces coopératives-là ont perdu un peu de leur superbe.
Maintenant, revenir et demander aux communautés,
de proposer la dynamique coopérative, il faut leur expliquer le bien-fondé
de la coopérative aujourd'hui.
À force d'explications,
ils comprennent que c'est un outil pour eux.
C'est un outil pour impulser les activités qu'ils mènent de façon
un peu "au petit bonheur la chance".
Maintenant, nous sommes arrivés à un stade
où cette structuration est acceptée.
Depuis qu'on a eu le vote de la loi, cette activité est bien accueillie
par les communautés, puisqu'en ce moment,
nous avons structuré six régions.
Il nous en reste quatre, et c’est les régions les plus impactées
par les crises.
Il ne se passe pas une semaine sans que soit des élus,
soit des acteurs de ces régions nous demandent
quand est-ce que la restructuration va atteindre leurs domaines.
C'est vous dire si aujourd'hui qu'on a compris le bien-fondé
de la structuration,
elle est attendue dans des localités
qui sont en crise comme le nord-ouest et le sud-ouest,
ou comme la région de l'Extrême-Nord où sévit la secte Boko Haram.
Même les populations ont compris que cette structuration
est un outil de cohésion
pour pouvoir les amener à repenser leur développement à leur niveau.
-Jusqu'où alors ira cette dynamique coopérative au Cameroun
et au-delà du Cameroun sur le continent africain ?
-C'est une très bonne question.
Je pense que la dynamique coopérative, elle est en train de se mettre en place.
Vraiment, c'est l'occasion de dire ici,
l'impératif est l'urgence de la consolider.
Il faut consolider ces coopératives.
Consolider ces coopératives, pose tout le problème de l'emploi décent
dont elle regorge.
C'est-à-dire qu'il va falloir apporter des outils pour rendre
les emplois décents, pour booster la dynamique économique,
le social allant de soi.
Parce que quand une maman s'engage dans la coopérative au village,
c'est pour résoudre beaucoup de problèmes sociaux
auxquels elle est confrontée.
Par exemple, bien se nourrir,
bien se soigner, envoyer ses enfants à l'école.
Je pense que tous ces problèmes sociaux sont conditionnés
par la consolidation de ce mouvement tel qu'il n'est actuellement.
Jusqu'où on peut aller ?
Vous savez, la coopérative n'a pas de limite.
Il faut juste qu'on apporte des outils de consolidation
pour que ces mouvements fonctionnent de façon autonome.
Au-delà du Cameroun, en ce moment,
nous avons des pays qui s'intéressent au modèle.
Il n'y a pas longtemps, nous avons reçu une délégation
des programmes du Togo qui s'intéresse au modèle RELESS.
Nous préparons l'arrivée d'une délégation béninoise,
des communes et des acteurs qui s'intéressent également à ce modèle,
parce que nous pensons que l'Afrique doit se doter
d'un modèle pour l'économie sociale et solidaire.
L'économie sociale et solidaire ne se fait pas par hasard,
il faut la construire.
Si on ne l'a pas construit, on va toujours tomber dans les revers
qui minent souvent nos sociétés et les gens vont se retrouver
un peu isolés.
Moi, je pense que le modèle de structuration
de l'économie sociale proposée par le RELESS,
c'est un modèle qui peut être adaptable, qui peut être dupliqué dans d'autres pays
en Afrique.
Nous avons le Tchad, la Centre-Afrique
et même le Gabon qui sont intéressés par cette dynamique-là.
-Nous allons allègrement vers la fin de ce podcast,
Madame Pauline Effa.
En termes de résultat,
quels sont ceux dont vous êtes fière aujourd'hui ?
-Je pense qu'être fière d'un résultat, ma première fierté qui est partagée
avec tous ceux qui sont engagés
dans cette dynamique, c'est d'abord le RELESS,
le fait d'avoir institutionnalisé le RELESS au Cameroun.
Le RELESS, on le faisait
entre nous, dans les communautés, entre nous acteurs.
Le fait que l'institution a pensé à produire un décret
pour le mettre en lumière, c'est déjà une grande victoire pour nous.
Maintenant, il faut qu'on aille au-delà de cette seule institutionnalisation.
Il faut que les tenants des outils qui peuvent nous permettre
la consolidation de ces dynamiques puissent réagir très vite
parce que nos épaules commencent à fléchir.
Au-delà de ça, il nous faut des supports.
La dynamique est en train de naître.
On est assez content d'avoir vu l'institutionnalisation du RELESS,
du réseau local
de l'économie sociale comme modèle de structuration
de l'économie sociale.
Maintenant, ce que je disais c'est que très vite,
l'urgence aujourd'hui c'est qu'on arrive à nouer des partenariats pour permettre
la consolidation de ces écosystèmes qui existent déjà et qui ne demandent
qu'à être consolidés.
Les gens mènent leurs activités, qu’elles ont tendance s'autonomiser,
mais il faut sécuriser et consolider ce modèle.
-Avez-vous le sentiment que l'économie sociale et solidaire est
un puissant moyen pour le travail décent au Cameroun,
non seulement au Cameroun, mais dans toute l'Afrique.
-Je pense que c'est l'outil pour construire le travail décent.
Si on se dote d’un modèle
une fois que le petit acteur a intégré le modèle.
D'ailleurs, le Brésil est là pour nous édifier
sur l'impact que peut avoir l'économie sociale
sur la décence du travail.
Vous avez actuellement au Brésil des femmes de maison,
300, qui prennent leurs congés et qui peuvent accéder
à des avantages sociaux auxquels tous les--
Tout ça, c'est parce qu'on les a structurés
et on les a mis dans un cadre qui les porte.
Ce cadre-là pour nous, ce sont les coopératives,
ce sont des structures qui sont capables de porter
cette dynamisation vers le travail formel et vers le travail décent.
L'économie sociale et solidaire, pour moi c'est la voie
pour amener les gens
dans un cadre où ils vont acquérir un statut sans en porter
le poids de la légalisation,
le poids de tout ce qui est démarche entrepreneuriale,
puisque la coopérative porte ce poids-là.
Il ne leur reste plus qu'à exercer leur activité et appartenir
à cette dynamique qui va donc concourir à la décence de leur travail.
-Je sais que les défis, vous en avez beaucoup.
Si on vous demandait de revenir sur quelques défis en cours,
c'est quoi vos défis à court, moyen et long terme ?
-Le défi à court terme, c'est de pouvoir apporter
à la mise en place de cette dynamique un accompagnement soutenu.
Qui dit accompagnement soutenu dit création massive d'emplois.
Puisque ces jeunes qui accompagnent cette structuration aujourd'hui,
qui accompagnent ces coopératives et qui doivent
les accompagner de façon à en faire
dans une entreprise collective à part entière,
ces jeunes-là créent leur emploi, ces jeunes-là créent leur activité
et ces jeunes-là sont susceptibles d'employer d'autres jeunes.
Ça, c'est vraiment l'urgence, c’est ce qu'il faut faire à court terme.
Booster l'accompagnement de la consolidation de cette activité.
Maintenant, à moyen terme, c'est de travailler avec un ministère
comme le ministère du travail, pour développer des outils
qui permettent à ces acteurs engagés d'acquérir des droits sociaux
des travailleurs qui sont à leur portée, qui leur sont adaptés.
Après, sur le long terme, c'est booster l'économie en général.
Parce que si on a renforcé le pouvoir économique des acteurs
d'un territoire, ça impacte forcément le développement
de ce territoire et le développement en général.
À terme aussi, il faudrait qu'on engage des coopérations
à diverses échelles,
y compris des coopérations intrarégions africaines.
Moi, je pense que les défis sont sérieux de cette manière-là.
-Pour tous ceux qui vous écoutent actuellement
dans cet élément,
quel est le message que vous souhaiteriez leur lancer ?
Qu'est-ce que vous souhaiteriez qu'on retienne de votre engagement
pour l'économie sociale et solidaire ?
Qu'est-ce qu'on doit retenir ?
-L'économie sociale étant celle qui impacte nos territoires,
celle qui développe nos territoires.
Il faut qu'on s'y engage fortement pour la développer,
pour retenir nos jeunes qui ont tendance à échouer sur les côtes méditerranéennes.
Le fait de développer de façon inclusive leur territoire leur permet
de rester dans leur territoire,
parce que tous ces jeunes-là sont fatalement partis
de village.
Si ces villages étaient attractifs, ils y seraient restés.
-Voilà, c'est la fin de ce numéro
de podcast consacré à l'économie sociale et solidaire.
Notre invitée était Pauline Effa,
directrice de l'ONG Partenariat France & Afrique
pour le Codéveloppement, PFAC.
Elle était en ligne depuis Yaoundé au Cameroun.
Nous continuerons de parler de changement
dans le monde du travail dans les prochaines semaines.
D'ici là, merci de nous avoir suivis
et à très bientôt pour un autre épisode des Voix de l'OIT.
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